Auteur/autrice : Corinne Arpin

PROJET BIOBATEC : des laboratoires d’ingénieurs au cœur de la recherche sur les matériaux biosourcés

PROJET BIOBATEC : des laboratoires d’ingénieurs au cœur de la recherche sur les matériaux biosourcés

À la croisée de l’agriculture durable et de l’innovation en construction, le projet Biobatec mobilise des expertises de haut niveau pour imaginer les matériaux bas carbone de demain. Porté par un consortium interdisciplinaire, ce projet vise à développer une nouvelle génération de matériaux de construction à partir de ressources végétales locales et renouvelables, en explorant les potentialités de la mixité des granulats végétaux.

Dans cet article, le focus est mis sur trois acteurs clés du consortium, issus du monde de l’enseignement supérieur et de la recherche : l’ENTPE, l’HEPIA et l’INSA Lyon. Tous jouent un rôle central dans la mise en œuvre scientifique et technique du projet Biobatec, en apportant leurs compétences complémentaires au service d’une ambition commune : concevoir des matériaux de construction agrosourcés, durables et ancrés dans les territoires.

Découvrez plus en détail le rôle et la contribution de chacun dans ce projet.

1. INSA Lyon

L’INSA Lyon est la première école d’ingénieurs post-bac de France. Membre fondateur de l’Université de Lyon, l’INSA Lyon entend promouvoir une recherche d’excellence pour une société innovante et durable. MATEIS à l’INSA Lyon est un laboratoire de Science des Matériaux à l’intersection de champs disciplinaires, principalement en chimie, physique et mécanique. Les matériaux multifonctionnels pour la santé, l’énergie, le transport ou le bâtiment font partie de nos préoccupations actuelles.

En quelques chiffres

  • 23 laboratoires de recherche ;
  • 728 enseignants-chercheurs ;
  • 1 478 publications de recherche avec la mention INSA Lyon.

Au sein du consortium de BIOBATEC, voici les professionnels qui suivent de près le projet et y contribuent activement :

  • Sannem-Ahmed-Salim-Landry SAWADOGO, Doctorant en Sciences des matériaux de construction 
  • Tan-Trung BUI, Maître de Conférences-HDR
  • Ali LIMAM, Professeur « émérite ».

Pourquoi prendre part au projet BIOBATEC ?

« Face aux défis liés au changement climatique, nous concentrons nos recherches sur des problématiques visant à réduire l’empreinte carbone dans l’environnement. Dans le cadre du projet BIOBATEC, qui vise une amélioration du bilan carbone dans le secteur du bâtiment, avec nos collègues, nous participons à l’élaboration de matériaux agro-sourcés et/ou géo-sourcés, durables et plus respectueux de l’environnement. Nos travaux de recherche en laboratoire, visent à étudier les propriétés physiques, mécaniques et thermiques de ces nouveaux matériaux comportant un mix de granulats végétaux. Les premiers résultats sont prometteurs, nous poursuivons nos efforts et aspirons dans un futur proche, à développer un matériau biosourcé pour des applications dans le secteur du bâtiment. » Ali LIMAM

2. Université UniLasalle

UniLaSalle est une école d’ingénieurs engagée depuis plus de 30 ans dans une démarche globale au service du développement durable et de la société écologique et sociétale. L’institut prend 5 axes d’engagements pour 5 enjeux prioritaires :

  • Mobiliser et se mobiliser pour transformer ;
  • Co-construire un dialogue stimulant avec les parties prenantes ;
  • Enseigner chercher et agir pour une transformation écologique et sociétale ;
  • Responsabiliser et innover pour nos 5 enjeux prioritaires ;
  • Une transformation fondée sur 5 engagements.

Une expertise labelisée

En outre, UniLaSalle dispose des 3 labels suivants : DD&RS (développement durable et responsabilité sociétale), le trophée de Campus Responsables ainsi que le green Grown Awards qui est la déclinaison internationale des trophées des Campus Responsables.

En quelques chiffres

  • 4200 étudiants
  • 150 scientifiques
  • 40 doctorants

Pourquoi prendre part au projet BIOBATEC ?

 “J’ai rejoint le projet BIOBATEC pour que l’expertise de mon équipe sur les agroressources permette de promouvoir leur développement en tant que matériaux biosourcés dans le domaine de la construction.” Nathalie Leblanc, Directrice adjointe unité de recherche Transformations & Agro-Ressources, Enseignant chercheur HDR.

Caractériser les matières végétales est une étape indispensable pour mieux les valoriser et en faire une vraie matière première pour l’industrie. Biobatec une opportunité de mix d’agroressources pour une massification des solutions de blocs préfabriqués allégés performants sur le territoire de Rhône-Alpes et qui peuvent être dupliquer dans d’autres territoires pour une construction durable. Ce projet une brique de plus dans l’industrialisation des bétons biosourcés. Hafida Zmamou, Chargée de recherche, Physico-chimie des matériaux biosourcés et cimentaires.

3. ENTPE

L’ENTPE, située près de Lyon, est une école qui forme chaque année environ 200 ingénieurs sur les métiers de l’aménagement durable des territoires, dans les domaines du Génie Civil, du Bâtiment, des Transports, de l’Environnement et de l’Urbanisme. 

Les chercheurs du LTDS (CNRS UMR 5513) de l’ENTPE mène depuis de nombreuses années des recherches sur les matériaux de construction peu impactants géo- et bio-sourcés comme la terre, la pierre sèche et les bétons végétaux. Ces recherches ont permis la publication de guides et règlements pour la construction durable, comme par exemple les règles de Construire en Chanvre.

En quelques chiffres

  • Recherche : 5 laboratoires de recherche – 70 chercheurs.
  • Formation : 600 Ingénieurs, 100 doctorants.

Pourquoi prendre part au projet BIOBATEC ?

« Il a paru logique de participer au projet Biobatec, qui s’inscrit dans la continuité des recherches menées à l’ENTPE sur les bétons de granulats végétaux. Ce projet offre une réelle opportunité de démocratiser ce mode de construction durable basé sur les ressources renouvelables et locales. » Stéphane HANS, Chercheur au LTDS/CNRS UMR 5513 (ENTPE)

Béton de Typha, Chanvre, Moelle de Tournesol, balle de riz @ENTPE

4. HEPIA

La haute école du paysage, de l’ingénierie et d’architecture de Genève (HEPIA) est un établissement public autonome faisant partie de la HES SO Genève.

Le Laboratoire d’Essais des Matériaux et Structures (LEMS) est une unité de l’institut du Paysage, d’Architecture, de la Construction et du Territoire (inPACT) de HEPIA.

Les activités et compétences du LEMS se concentrent autour de trois axes :

  • La recherche appliquée et développement (R&D) dans les domaines des matériaux de construction et des structures porteuses. En particulier, le développement de matériaux de construction innovants (terre, biosourcés,…) performants et durables, afin d’améliorer le bilan écologique de la construction.
  • L’enseignement de la connaissance des matériaux utilisés dans la construction. L’équipement du laboratoire permet aux étudiant-e-s de réaliser des essais définis par les normes en vigueur relatives à ces matériaux. La conception, la réalisation et l’essai de structures en vraie grandeur complètent l’enseignement de la mécanique des structures en acier, bois, béton, terre, …
  • La prestation de service sur divers essais pour le compte de bureaux d’études ou d’entreprises de la construction : des essais de caractérisation de matériaux, des essais sur éléments de structures ainsi que des expertises de structures existantes.

En quelques chiffres

  • 1160 étudiant-e-s.
  • 350 collaborateurs et collaboratrices.
  • 9 Bachelors.
  • 5 Masters en accès direct.
  • 3 Instituts de recherche.

Pourquoi prendre part au projet BIOBATEC ?

« Rejoindre Biobatec est une réelle opportunité pour développer des alternatives innovantes et respectueuses de l’environnement pour le domaine de la construction. » Abdelkrim Bennani, Professeur HES associé.

PROJET BIOBATEC : l’agriculture au service de la construction durable

PROJET BIOBATEC : l’agriculture au service de la construction durable

A l’origine du projet BIOBATEC, se trouve une conviction forte : celle qui dit que pour que des matériaux de construction réellement durables émergent, l’innovation doit dépasser les frontières des laboratoires et des usines. En effet, celle-ci doit s’ancrer dans les territoires, s’appuyer sur leurs ressources, et dynamiser l’écosystème local. C’est dans cette dynamique que le projet Biobatec intègre un partenaire stratégique du monde agricole : la coopérative Oxyane.

Le sourcing de fibres végétales issues de l’agriculture durable et locale constitue le premier levier pour la mise en place d’une filière industrielle biosourcée. A ce titre, Oxyane fait le lien entre agriculture et construction dans le projet. Son expertise dans le développement de cultures à faible impact environnemental et à faible niveau d’intrants, telles que le miscanthus, constitue un atout majeur.

Découvrez la contribution d’Oxyane au projet BIOBATEC, et son rôle de passerelle entre innovation agronomique et transition constructive.

Oxyane

Le Groupe Oxyane est un Groupe Agricole Coopératif, situé en Rhône-Alpes, qui réunit plus de 7 000 agriculteurs actifs et près de 1 900 collaborateurs, autour d’une vision commune « Construire une agriculture d’avenir et cultiver l’esprit coopératif ». 

Une des ambitions d’OXYANE est de repenser, globalement, les systèmes de production agricoles à l’échelle des exploitations, des filières sur son territoire ; de parvenir à développer des modes de production compétitifs sur le plan économique, plus durables sur le plan environnemental et plus justes sur le plan social, mais aussi de préserver la biodiversité.

En quelques chiffres

  • Filières sous cahier des charges : 30 392 ha de production engagée en Grandes Cultures ;
  • Carbone : 81 exploitations engagées dans un diagnostic carbone avec une ambition de réduire de 15 à 20 % leur empreinte carbone ;
  • Energies Renouvelables : Filière Photovoltaïque avec une production de
    3 942 500 kwh soit la consommation de 896 foyers.

Pourquoi prendre part au projet BIOBATEC ?

“Nous avons rejoint BIOBATEC car la coopérative est à la recherche de valeurs ajoutées, de diversifications de production pour l’agriculture et souhaite contribuer à réduire l’empreinte carbone des différents secteurs d’activités par la production végétale !” Damien Ferrand, Directeur Agronomie et Innovation.

PROJET BIOBATEC : des partenariats industriels pour concrétiser la recherche

PROJET BIOBATEC : des partenariats industriels pour concrétiser la recherche

Dans le cadre du projet Biobatec, les partenariats avec des acteurs industriels jouent un rôle crucial dans la concrétisation des recherches et le passage à l’échelle des solutions trouvées. Vicat et Alkern, deux leaders dans l’industrie des matériaux de construction, apportent leur expertise technique et leur savoir-faire pour transformer les découvertes scientifiques en solutions concrètes et durables. Elles participent activement à la mise au point de procédés innovants et à l’évaluation des performances des nouveaux matériaux, tout en garantissant leur intégration réussie dans les chaînes de valeur locales et durables.

Dans cet article, nous mettons en lumière le rôle fondamental de ces deux entreprises dans la réussite du projet Biobatec.

1. Alkern

Le groupe Alkern est un des leaders français de la préfabrication d’éléments en béton permettant des modes constructifs peu carbonés pour le bâtiment, offrant des solutions d’aménagement durable des villes, ayant la capacité d’infiltrer les eaux de surface et proposant des produits d’embellissement des espaces extérieurs (jardins, piscines, voirie).

En apportant des réponses concrètes au regard des enjeux majeurs du réchauffement climatique et de ses effets, le Groupe Alkern propose ainsi des solutions durables à l’aménagement des territoires, aux besoins d’un habitat sain, confortable, esthétique, respectueux de l’environnement et patrimonial.

Engagé dans une démarche RSE pragmatique, le Groupe se développe avec des équipes responsables, mobilisées sur les enjeux sociétaux, sur la sécurité au travail et sur la maîtrise de l’impact environnemental de son activité et de ses produits. L’obtention de la médaille d’Or Ecovadis en 2021, puis de la médaille Ecovadis Platinium en 2022, en sont une parfaite illustration !

En quelques chiffres

  • 55 sites industriels et France, + de 250M€ de chiffre d’affaires et +1000 collaborateurs.
  • Plus de 4 800 T de CO2 et 3 800 m3 d’eau économisés par nos clients en 2022.
  • Plus de 380 000 m2 de surfaces perméabilisées en 2022.Plus de 35 fiches FDES individuelles ou collectives.
  • Engagés dans le développement des fibres biosourcées depuis 2013 (BioMis G3)O2 émis en 2022.

Pourquoi ce projet ?

  • Réinventer le béton : L’utilisation de matériaux biosourcés comme granulats, associés à un liant minéral à faible impact carbone, ouvre de nouvelles perspectives pour concevoir des produits en béton innovants, combinant robustesse, légèreté, résistance thermique élevée et empreinte écologique réduite. Cette mixité permet également de s’adapter aux différentes matières premières naturelles et renouvelables disponibles localement dans les régions où ces solutions seront mises en œuvre.
  • Incorporer le biosourcé : Nous travaillons sur le développement de blocs en béton intégrant différents granulats biosourcés tels que le chanvre, le miscanthus, le colza ou encore le tournesol. Ce projet illustre parfaitement la collaboration entre les secteurs de l’agriculture et de la construction, en valorisant les ressources agricoles et en créant des synergies innovantes au service d’une économie plus circulaire et plus résiliente.
  • Optimiser le liant : Le liant utilisé est un liant minéral conçu pour avoir un impact carbone minimal, contribuant ainsi à une empreinte globale réduite.
  • Des performances adaptées aux bâtiments de demain : L’objectif est de concevoir des blocs de construction à faible empreinte carbone, intégrant du biosourcé, tout en offrant d’excellentes performances thermiques. Ces innovations sont particulièrement adaptées aux bâtiments performants et durables.

“Le projet Biobatec en analysant pour la première fois le comportement de mix de fibres biosourcées dans des produits en béton ambitionne d’accélérer le développement de la filière des béton biosourcés en permettant de s’adapter plus facilement aux ressources agronomiques locales et d’offrir une plus grande résistance aux aléas climatiques.” Christophe LAGRANGE, Directeur de l’offre.

“Ce projet est une formidable opportunité de mêler tradition et innovation avec des produits préfabriqués performants et durables intégrant des matériaux biosourcés, de renforcer notre rôle d’acteur engagé en alignant nos solutions avec la RE2020 et la Stratégie Bas Carbone, et d’anticiper les besoins de demain avec des matériaux à faible impact carbone et à forte valeur ajoutée” Annabelle BRIZOU, Directrice recherche et développement.

« Le projet Biobatec constitue un cadre d’expérimentation ambitieux pour tester l’intégration de différentes fibres biosourcées dans les bétons préfabriqués, en collaboration avec des partenaires académiques et industriels. En tant qu’expert en solutions préfabriqués béton, Alkern y voit l’opportunité d’explorer de nouvelles voies de formulation plus durables, en lien avec les ressources locales, tout en validant leur faisabilité en conditions réelles de production. Cette démarche s’inscrit pleinement dans notre engagement en faveur de la transition bas carbone du secteur.» Timothé Sigiez, Ingénieur R&D.

Quels bénéfices pour ALKERN ?

Pour ALKERN, ce projet est une formidable opportunité :

  • Mêler tradition et innovation : Grâce à l’utilisation de granulats biosourcés et de liants minéraux optimisés, nous développons des produits préfabriqués à la fois performants, durables et embarquant du biosourcé.
  • Renforcer notre rôle d’acteur engagé : Nous participons activement à l’élaboration de solutions constructives alignées avec les objectifs environnementaux des professionnels du bâtiment, aux réglementations telles que la RE2020 et à la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC). La séquestration carbone fait partie intégrante de la stratégie nationale de lutte contre le dérèglement climatique, telle que décrite dans la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC). En intégrant des matériaux biosourcés dans nos solutions, nous contribuons activement à capter et stocker le carbone dans les bâtiments, tout en réduisant les émissions liées à leur fabrication.
  • Anticiper les besoins de demain : nos recherches visent à répondre aux attentes croissantes en matière de matériaux à faible impact carbone et à forte valeur ajoutée.

2. L’industriel fabricant de liant minéral adapté aux granulats végétaux, le ciment naturel : l’équipe de VICAT Ciment PROMPT et R&D du Groupe Vicat

Vicat est une entreprise française créée il y a 170 ans dans la lignée de Louis Vicat, inventeur du ciment artificiel en 1817. Aujourd’hui présent dans 12 pays avec plus de 9900 collaborateurs, le groupe développe une offre performante de matériaux de construction minéraux et biosourcés, ainsi que des services répondant aux besoins des métiers de la construction

Vicat s’engage pour atteindre la neutralité carbone en 2050 grâce à des mesures fortes :

  •  La substitution énergétique 
  •  Le développement de ciments bas carbone et de liants puit de carbone
  •  La capture des émissions résiduelles
  •  L’utilisation de granulats recyclés pour la fabrication des bétons
  •  Le développement de solutions constructives biosourcées

En quelques chiffres

  • 0 combustibles fossiles d’ici 2030.
  • > 20 ans d’expérience dans le développement des bétons biosourcés.
  • 1 marque dédiée aux solutions constructives biosourcées BIOSYS.
Pose d’un bloc de chanvre à emboîtement (BCE) Bisosys de Vicat. Source : ©Vicat

Pourquoi prendre part au projet BIOBATEC ?

“Le projet BIOBATEC s’inscrit parfaitement dans notre démarche d’accompagner le développement de filières locales de bétons biosourcés. Depuis 20 ans nous étudions le mono-granulat biosourcé. La mixité des granulats biosourcés permettra de répondre à la question de la disponibilité de la ressource locale à long terme mais aussi d’apporter des nouvelles idées au niveau techniques” Marco CAPPELLARI, Directeur Adjoint – Liants spéciaux.

“Le projet BIOBATEC vise à développer des solutions locales et durables pour le béton biosourcé, en abordant les défis techniques et en adaptant les granulats végétaux aux exigences industrielles” Mohamad Abdelrahman, Business Development Engineer.

“Coté R&D le projet Biobatec permettra d’appréhender l’influence de la mixité des granulats biosourcés sur les propriétés du béton végétal. A terme cela contribuera au déploiement des filières locales de bétons biosourcés pouvant s’appuyer sur les ressources végétales disponibles.” Floran PIERRE, R&D Matériaux biosourcés.

BIOBATEC : UNE INNOVATION BIOSOURCÉE, LOCALE ET ROBUSTE POUR LA CONSTRUCTION DURABLE

BIOBATEC : UNE INNOVATION BIOSOURCÉE, LOCALE ET ROBUSTE POUR LA CONSTRUCTION DURABLE

Ce projet vise à transformer le secteur de la construction par l’intégration de matériaux agro sourcés, en établissant des passerelles entre agriculture et industrie de la construction. En phase avec les objectifs de la transition énergétique et écologique, il est composé de divers acteurs impliqués dans le développement de solutions durables pour la construction de demain.

Qui sont les professionnels impliqués ?

Biobatec réunit plusieurs partenaires clés, chacun apportant son expertise et ses ressources pour atteindre les objectifs fixés :

  • Coordinateur du projet
    • Almatere : une agence de conseil dans les secteurs du BTP et de l’industrie, spécialisée sur les sujets de l’économie circulaire, biosourcé et bas carbone.
  • Laboratoires de recherche
    • INSA (MATEIS) : MATEIS à l’INSA Lyon est un laboratoire de Science des Matériaux à l’intersection de champs disciplinaires, principalement en chimie, physique et mécanique. Les matériaux multifonctionnels pour la santé, l’énergie, le transport ou le bâtiment font partie de nos préoccupations actuelles.
    • HEPIA (LEMS) : Le Laboratoire d’Essais des Matériaux et Structures (LEMS) est une unité de l’institut du Paysage, d’Architecture, de la Construction et du Territoire (inPACT) de HEPIA, haute école du paysage, de l’ingénierie et d’architecture de Genève faisant partie de la HES SO Genève.
    • ENTPE : une école qui forme chaque année environ 200 ingénieurs sur les métiers de l’aménagement durable des territoires, dans les domaines du Génie Civil, du Bâtiment, des Transports, de l’Environnement et de l’Urbanisme.
    • UnilaSalle : une institution engagée depuis plus de 30 ans dans une démarche globale au service du développement durable et de la société écologique et sociétale.
  • Entreprises du BTP et Coopérative agricole
    • ALKERN : un des leaders français de la préfabrication d’éléments en béton permettant des modes constructifs peu carbonés pour le bâtiment.
    • OXYANE : est un Groupe Agricole Coopératif, situé en Rhône-Alpes, qui réunit plus de 7 000 #agriculteurs actifs et près de 1 900 collaborateurs, autour d’une vision commune « Construire une agriculture d’avenir et cultiver l’esprit coopératif ».
    • VICAT est une entreprise française créée il y a 170 ans dans la lignée de Louis Vicat, inventeur du ciment artificiel en 1817. Aujourd’hui présent dans 12 pays avec plus de 9900 collaborateurs, le groupe développe une offre performante de matériaux de construction minéraux et biosourcés, ainsi que des services répondant aux besoins des métiers de la construction.

Quels sont les objectifs du projet ?

Celui-ci s’articule autour de deux axes stratégiques majeurs :

  • Réduction de l’empreinte carbone : En développant des matériaux de construction à faible impact environnemental, le projet vise à diminuer significativement les émissions de CO2 du secteur.
  • Innovation technologique : Biobatec a pour objectif de simplifier la substitution entre granules végétaux et faciliter leurs assemblages dans les systèmes constructifs biosourcés afin d’optimiser et sécuriser le sourcing de matières agricoles locales pour massifier la construction biosourcée. 

Quelles sont les avancées et les étapes clés ?

PHASE 1 : La première phase du projet a permis la comparaison de dix ressources végétales disponibles en Région AURA qui pourraient répondre aux enjeux de sourcing local d’une industrie de la construction.

Voici les moyens mis en place :

  • Réalisation de diagrammes performanciels notamment pour l’anas de lin, la chènevotte (chanvre), le colza, le miscanthus, l’écorce et la moelle de tournesol, le colza, les copaux de bois (agroforesterie). Les fibres invasives ont été écartées pour leur complexité de collecte.
  • Mise en perspective avec une analyse des trajectoires des politiques publiques.
  • Ces études ont permis de sélectionner les espèces les plus intéressantes localement tant sur l’intérêt technique des particules végétales dans le développement d’agro-bétons que sur les critères économiques, agronomiques et environnementaux de la production agricole.

Quels ont étés les premiers résultats :

  • Un groupe de granulats végétaux est similaire aux propriétés, à la densité et à la morphologie de la chènevotte, granulat de référence  : Anas de lin, miscanthus, écorce de tournesol.
  • La porosité de la moelle, notamment pour le tournesol et sa morphologie pourraient améliorer fortement les performances thermiques du produit final.
  • Les granulats de bois ont des performances mécaniques plus intéressantes mais sont les moins pertinents en termes économique et environnemental.

PHASE 2 : Une réflexion novatrice sur les combinaisons végétales a été conduite par l’équipe. L’ensemble des tests nécessaires ont été réalisés avec différents laboratoires expérimentés, et les départements R&D des industriels afin d’organiser les synergies de compétences et comparer les résultats avec comme points clés :

  • Établir des protocoles de tests robustes avec une collaboration entre les laboratoires scientifiques ;
  • Caractériser les particules végétales utilisées par un laboratoire expert (UniLaSalle) ;
  • Comprendre et évaluer les caractéristiques physiques et mécaniques d’un béton biosourcé à base d’un mix de granulats agro-sourcés et d’un liant adapté (Le “BIO-PROMPT”) ;
  • Formuler des bétons végétaux en prenant exemple sur les préconisations standards du béton de chanvre (La Chènevotte- issue du défibrage de la tige de chanvre – étant le granulat biosourcé le plus étudié et utilisé,).
  • Caractériser les bétons à l’état frais, après cure et après séchage.

Les premiers essais ont été effectués sur des formulations mono-matières (chanvre, miscanthus, colza, tournesol) afin de développer des protocoles de test robustes et standardisés entre les différents laboratoires. Ils se poursuivent afin de déterminer la combinaison végétale la plus adaptée. 

Quels ont été les premiers résultats :

  • Conclusions sur les monogranulats : 
    • Le protocole de fabrication des éprouvettes monogranulat (Chanvre, miscanthus, colza, tournesol) est validé avec la formulation Bioprompt
    • Au niveau des caractéristiques physiques et mécaniques, les bétons biosourcés monocouches étudiés peuvent être densifiés par un compactage plus important, ou par ajout de liant pour obtenir une meilleure cohésion du matériau. La capacité de compression (0.2MPa minimum après séchage) n’est largement vérifiée que pour le chanvre.
    • Sur l’aspect de la conductivité thermique, comme étudiée sur les matériaux préalablement séchés, il semblerait à cette étape que la densité et le σ soient les principaux leviers pour affiner le mix de granulats optimal.

PHASE 3 : Cette troisième étape, en cours se caractérise par 3 missions principales : 

  1. Approfondir les recherches pour améliorer les performances du couple Colza / Miscanthus.
  2. Définir des protocoles de formulations, de fabrications et de caractérisations rapides particules végétales permettant d’adapter facilement les formulations en fonction des ressources naturelles disponibles sur n’importe quel secteur géographique.
  3. Mesurer les performances mécanique, acoustique et thermique sur des systèmes constructifs choisis représentatifs (à une échelle représentative de l’isolation thermique du bâtiment). Les tests seront réalisés sur des blocs rectangulaires constitués d’un seul granulat végétal ou mélangeant deux granulats avec divers taux de particules végétales.

En conclusion

Le projet Biobatec explore un domaine de recherches sur la mixité végétale encore peu documenté, qu’il est nécessaire de faire avancer pour lever les verrous de la massification de la construction biosourcée. Il porte également une réflexion sur une agriculture plus durable en quête de relais de croissance.

Almatere vous propose également de suivre sa page LinkedIn afin de découvrir les acteurs, les raisons de leur engagement et les avancées de cette initiative innovante

L’écologie territoriale : une approche durable pour repenser les ressources locales

L’écologie territoriale : une approche durable pour repenser les ressources locales

L’écologie territoriale est une approche novatrice qui s’inscrit pleinement dans les démarches de développement durable et d’économie circulaire. Inspirée des écosystèmes naturels, elle vise à observer, analyser et optimiser l’utilisation et l’échange des ressources (énergie, eau, matières premières) à l’échelle d’un territoire donné. En collaborant ensemble, entreprises et collectivités locales peuvent réduire leur impact environnemental tout en renforçant la résilience et la compétitivité du territoire.

Les bénéfices de l'écologie territoriale : une promesse ambitieuse, mais complexe.

  • Réduction de l’impact environnemental : en limitant les déchets et en réutilisant les ressources, les entreprises contribuent à un territoire plus durable tout en atteignant leurs objectifs de responsabilité sociale.
  • Amélioration de la compétitivité des entreprises : la mutualisation des flux et des ressources réduit non seulement les coûts de production, mais ouvre aussi la porte à de nouvelles synergies économiques.
  • Dynamisation de l’économie locale : en favorisant les échanges entre acteurs locaux, l’écologie territoriale stimule l’innovation et renforce les chaînes de valeur locales. Cela génère non seulement une économie circulaire, mais également une résilience face aux crises.

Les freins et réalités des actions menées.

  • Complexité de la coordination : la collaboration entre des acteurs aux intérêts divergents peut être difficile à orchestrer.
  • Manque de financements : malgré des aides, les projets d’écologie territoriale nécessitent souvent des investissements significatifs au départ.
  • Manque de suivi à long terme : certaines initiatives peinent à maintenir leur dynamique faute de pilotage continu et d’indicateurs de performance clairs.
  • Réalité des résultats : une évaluation rigoureuse des impacts réels est essentielle afin de vérifier si ceux ci sont réellement à la hauteur des ambitions voulues (qui peuvent évoluer au fil du temps).
  • Des défis environnementaux de taille : le changement climatique, la perte de biodiversité et la gestion des ressources naturelles sont des enjeux cruciaux qui nécessitent une remise en question continue des pratiques et des objectifs fixés.

L'Ecologie Industrielle et Territoriale (EIT) : une approche concrète pour les entreprises

L’écologie industrielle et territoriale (EIT) se présente comme un outil pratique pour les entreprises qui souhaitent réduire leurs coûts, optimiser leurs ressources et renforcer leur ancrage territorial. L’EIT partage de nombreux principes avec l’écologie territoriale, mais cible spécifiquement les activités industrielles et économiques.

Différences clés :

  • Focus économique : L’EIT se concentre sur la valorisation des déchets comme ressources et les synergies entre entreprises pour optimiser les processus industriels.
  • Dimension sociale et environnementale : L’écologie territoriale adopte une perspective plus large, en englobant la biodiversité, l’aménagement du territoire et la qualité de vie des habitants.

Facteurs clés de succès

Pour assurer le succès de cette démarche, plusieurs facteurs clés sont à prendre en compte :

  • Coopération et gouvernance multi-acteurs : la mise en place d’une gouvernance inclusive et multi-niveaux est essentielle et doit impliquer tous les acteurs du territoire. Cette approche permet de créer un écosystème territorial interconnecté et opérant.
  • Diagnostic territorial approfondi : un état des lieux précis du territoire est crucial pour ancrer la démarche et identifier les spécificités locales : quels sont les enjeux, les caractéristiques du territoire, les acteurs potentiels et les filières à enjeux ?
  • Vision partagée et objectifs communs : cette vision commune doit être basée sur les besoins des usagers du territoire et les enjeux prioritaires.
  • Approche systémique et vision multi-scalaire des enjeux : pour assurer une dynamique inter-territoires et clarifier le rôle de chaque niveau territorial.
  • Montée en compétence des acteurs : former des parties prenantes aux enjeux techniques et de collaboration permet une meilleure compréhension et favorise l’engagement.

Zoom sur : le rôle de la collectivité comme acteur public financeur.

Le poids de la collectivité en tant qu’acteur public finançant et animant les démarches d’écologie territoriale est crucial pour plusieurs raisons :

  1. Impulsion et coordination : la collectivité joue un rôle central dans l’initiation et la coordination des projets d’écologie territoriale. Elle peut lancer des études de préfiguration, souvent co-financées par l’ADEME, pour dresser un état des lieux territorial.
  2. Légitimité et crédibilité : en tant qu’acteur public, la collectivité apporte une légitimité institutionnelle à la démarche, ce qui peut faciliter l’adhésion d’autres acteurs du territoire.
  3. Mobilisation des ressources : La collectivité a la capacité de mobiliser des ressources financières importantes, notamment à travers des subventions ou des appels à projets, pour soutenir les initiatives d’écologie territoriale.
  4. Continuité et pérennité : le soutien financier de la collectivité peut assurer la continuité et la pérennité des projets sur le long terme, au-delà des fluctuations économiques qui peuvent affecter les acteurs privés.
  5. Alignement avec les politiques publiques : le financement par la collectivité permet d’aligner les projets d’écologie territoriale avec les objectifs des politiques publiques en matière de transition écologique et de développement durable.

 

En conclusion, le succès des démarches d’écologie territoriale repose sur une combinaison de facteurs, allant de la coopération multi-acteurs à la vision systémique du territoire. Le rôle de la collectivité comme acteur public financeur est déterminant pour impulser, légitimer et pérenniser ces initiatives, contribuant ainsi à la transition écologique et au développement durable des territoires.

Des exemples concrets d'EIT : des succès locaux à consolider face à des défis persistants.

  • La France est pionnière dans l’application des démarches d’EIT ; en 2023, on recense près de 190 démarches d’EIT en France, couvrant divers types de territoires (industriels, urbains, ruraux), selon une étude d’ORÉE et de l’ADEME. Voici deux exemples illustrant les avancées réalisées ainsi que les défis encore présents :
  • Dunkerque (Zone industrialo-portuaire) : une transformation industrielle vers la durabilité
    • Objectifs : Dunkerque a fait de l’EIT  un axe majeur pour transformer sa zone industrielle en un modèle de développement durable. L’objectif principal est de réduire les émissions de CO2 et de favoriser la coopération entre les entreprises du territoire pour réutiliser leurs ressources (eau, chaleur, matières premières).
    • Réussites :
      • Création de l’association ECOPAL (Economie et Ecologie Partenaires dans l’Action Locale) qui a lancé la première étude de flux (énergie, eau, déchets) auprès de 150 entreprises du territoire.
      • Développement de la « toile industrielle » par l’AGUR, un outil d’intelligence économique représentant les principaux échanges entre les industries du bassin d’emploi de Dunkerque.
      • Reconnaissance nationale de l’expérience dunkerquoise en écologie industrielle.
      • Mise en place d’un modèle de gouvernance mixte, souple, participatif et agile, associant toutes les forces locales.
      • Définition de quatre axes stratégiques : Écologie industrielle et territoriale, Qualité de l’air, Transition énergétique, et Toiles et intelligence territoriale.
  • Défis :
    • Coordination entre les différents acteurs locaux (GPMD, ECOPAL, CUD, AGUR, etc.).
    • Nécessité d’anticiper les ruptures technologiques.
    • Transformation d’un écosystème industrialo-portuaire traditionnel vers un modèle plus durable. 
  • Lyon Confluence : l’éco-quartier laboratoire de la ville de demain
    • Objectifs : créer un éco-quartier urbain en intégrant des principes d’efficacité énergétique, de gestion durable des ressources et de circuits courts. Ce projet vise à réduire de 50% les émissions de CO2 dans le secteur du logement d’ici 2030.
    • Réussites :
      • Création d’un quartier multifonctionnel mêlant logements, bureaux et commerces.
      • Mise en place d’un smart grid relié au réseau de chaleur urbain.
      • Développement d’un bâtiment entièrement réversible et d’un immeuble de bureaux en terre crue.
      • Accueil de 250 délégations du monde entier par an, démontrant l’intérêt international pour le projet.
      • Partenariat avec les villes de Munich et Vienne sur le programme Smarter Together.
    • Défis :Innovation constante pour maintenir un statut de ville durable à la pointe.
      • Intégration de la mixité sociale dans un projet d’envergure.
      • Adaptation aux nouvelles attentes des citadins en matière de qualité de vie urbaine.
      • Croissance rapide de la population (+ 30% entre 2015 et 2020), causant une pression sur les ressources et la gestion énergétique.
  • Plaine Commune (Ile de France) : une quête de résilience ambitieuse.
    • Objectifs : Plaine Commune, un territoire de 9 villes au nord de Paris regroupant 430 000 habitants, a mis en place une démarche ambitieuse d’écologie territoriale visant à transformer durablement son territoire en réduisant les émissions de gaz à effet de serre de 75% d’ici 2050, en atteignant 10% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique d’ici 2030, et en améliorant la qualité de l’air en ramenant les concentrations de polluants sous les seuils réglementaires.
    • Réussites :
      • Adoption d’un nouveau Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET) le 25 février 2020.
      • Mise en place d’une Agence Locale de l’Énergie et du Climat (ALEC) pour accompagner les acteurs dans leurs projets d’économies d’énergie.
      • Valorisation de 645 tonnes de déchets organiques par le Syctom en 2018.
      • Distribution de 700 composteurs et 200 lombricomposteurs en 2017.
      • Lancement d’une plateforme de réemploi des matériaux de chantier.
  • Défis :
    • Réduire la dépendance aux ressources extérieures : seulement 3% de l’énergie consommée est produite sur le territoire.
    • Gérer l’importation annuelle de 4,5 millions de tonnes de matière, dont 1,3 Mt de matériaux de construction.
    • Lutter contre les îlots de chaleur urbains dans un territoire dense.
    • Mobiliser l’ensemble des acteurs locaux (élus, services, habitants).
    • S’aligner sur des objectifs nationaux et internationaux de plus en plus ambitieux en matière de lutte contre le changement climatique.

Ces exemples locaux mettent en avant des avancées notables réalisées dans le cadre de l’EIT en France mais aussi les défis à surmonter pour pérenniser et développer ces démarches. Si les promesses sont ambitieuses, la mise en place de ces projets nécessite une coordination implacable entre les différentes parties prenantes du territoire, une gestion proactive des ruptures technologiques et une adaptation constante aux nouvelles exigences sociales et environnementales.

Intégrer l'écologie territoriale dans vos projets à enjeux environnementaux : guide pratique pour outrepasser les complexités.

  1. Comprendre les enjeux et les bénéfices : votre entreprise peut-elle réduire ses coûts en optimisant ses flux d’énergie et de matières premières ? Quelles ressources non utilisées pourraient être exploitées ? En identifiant les gaspillages actuels, vous pourrez déjà dégager des axes d’optimisation.
  2. Réaliser un diagnostic initial : pour se faire, il est essentiel de faire un état des lieux de vos intrants et extrants. Identifiez vos ressources principales et celles qui sont sous-utilisées. Exemple : une entreprise peut-elle réutiliser ses eaux usées ? La chaleur générée peut-elle chauffer d’autres locaux ?
  3. Cartographier l’écosystème local : qui sont les acteurs clés de votre territoire avec qui vous pourriez collaborer ? D’autres entreprises, des collectivités locales, des associations ? Tissez un réseau d’échange avec les acteurs partageant des intérêts communs.
  4. Identifier les synergies potentielles : en travaillant avec ces acteurs, vous pourriez développer des synergies, comme le partage des ressources, la valorisation des déchets, ou encore la logistique mutualisée. Exemple : plusieurs entreprises de la zone peuvent-elles utiliser un système logistique commun pour réduire leurs émissions de transport ?
  5. Concevoir des projets collaboratifs : initiez des projets pilotes en collaboration avec ces acteurs. Qu’il s’agisse de plateformes d’échange de ressources, de programmes de formation partagée, ou encore de plans d’économie circulaire, chaque projet a le potentiel de renforcer l’ensemble du tissu économique local.
  6. S’appuyer sur les ressources existantes : utilisez les outils et réseaux disponibles pour vous accompagner dans cette démarche :
  • Le réseau SYNAPSE, qui fédère les acteurs de l’EIT en France, peut vous mettre en contact avec d’autres entreprises pour partager des retours d’expérience.
  • Les guides méthodologiques publiés par le ministère de l’Écologie et les financements disponibles via l’ADEME sont des ressources essentielles pour réussir votre transition.

L'écologie territoriale, une opportunité à saisir pour renforcer votre impact !

L’écologie territoriale n’est pas seulement une réponse aux défis environnementaux actuels : c’est aussi une opportunité pour les entreprises de réduire leurs coûts, d’encourager l’innovation locale et de renforcer leur connexion avec leur territoire d’implantation.
Toutefois, la mise en œuvre de ce type de démarche n’est pas toujours simple. Cela exige une vraie coopération entre tous les acteurs locaux : entreprises, collectivités, citoyens… Et les résultats peuvent varier d’un territoire à l’autre. C’est pourquoi il est crucial d’adopter un regard critique et de s’assurer que les actions menées répondent aux ambitions affichées. Pour garantir leur succès sur le long-terme, il est essentiel de faire des bilans réguliers, transparents, et de rester flexible pour ajuster les initiatives en fonction des évolutions et des besoins du territoire.

Sources utilisées :

 

Corinne Arpin obtient la certification de réalisation de la formation ACT Pas à Pas, par l’ADEME !

Corinne Arpin obtient la certification de réalisation de la formation ACT Pas à Pas, par l’ADEME !

La Fondatrice Dirigeante de la société Almatere a obtenu le 26 mars 2024 son certificat de réalisation pour la Formation ACT Pas à Pas organisée par l’ADEME : « Accompagner les entreprises dans le développement et la mise en oeuvre de leurs stratégies de décarbonation – Parcours consultants »

Qu'est-ce que la formation ACT Pas à Pas ?

Cette formation permet aux acteurs engagés de comprendre comment leur entreprise peut contribuer activement à l’atténuation du changement climatique ainsi qu’à sa transformation dans le contexte de la transition vers un monde bas carbone.

À travers divers ateliers, exercices et échanges, les personnes en cours de formation obtiendront donc toutes les connaissances nécessaires sur ces sujets et pourront les appliquer dès à présent !

Quels sont les objectifs de cette formation ?

Après cette période de 4 demi-journées, les participants sont en capacité de :

  • Comprendre le contexte de l’initiative ACT et les différentes étapes de la méthodologie ACT Pas à Pas ;
  • Préparer un accompagnement efficace et comprendre quelles ressources il faut mobiliser pour la mise en place d’ACT Pas à Pas ;
  • Apprendre à utiliser la Grille de Progression et l’Outil de Performance Carbone ;
  • Apprendre à utiliser la Boîte à outils Stratégie et approfondir la connaissance de tous les outils et de la méthode ;
  • Comprendre les facteurs de réussite, la posture d’un conseiller ACT Pas à PAS et les bonnes pratiques pour élaborer une stratégie bas carbone !

Qu'est-ce que l'initiative ACT ?

Il s’agit d’une initiative volontaire conjointe de l’ADEME et du CDP (Carbone Disclosure Project), qui fait partie de l’Agenda des Solutions portées par la CNUCC, soutenu par le gouvernement français depuis 2015. C’est la seule initiative internationale qui crée un cadre de responsabilité et des méthodologies sectorielles pour évaluer comment les stratégies et les actions des entreprises contribuent aux objectifs d’atténuation de l’Accord de Paris. (Source : Ademe)

Si vous souhaitez vous aussi être (in)formés, veuillez retrouver tous les détails de la formation grâce au lien suivant : Formation ADEME.
Méthodes Sectorielles ACT - @Formations ADEME
RÉSUMÉ DE L’ANNÉE 2023

RÉSUMÉ DE L’ANNÉE 2023

Découvrez le résumé de notre année 2023 à travers ses nombreux projets, ses multiples rencontres et ses fortes collaborations. L’entreprise Almatere est heureuse de continuer cette aventure aux côtés de ses partenaires car c’est ensemble que nous pourrons accélérer les projets bas carbone, biosourcés et d’économie circulaire. Des sujets structurants pour les années à venir !

Ensemble, poursuivons notre engagement pour une construction durable.

Éviter de construire en TERRE inconnue !

Éviter de construire en TERRE inconnue !

Auparavant, un article concernant les différentes méthodes d’utilisation de la terre dans les projets de construction vous a été partagé sur notre site internet. Désormais, nous vous détaillons l’un des matériaux les plus avantageux dans vos projets : la terre crue ! Depuis plus de 10 000 ans, ce matériau n’a cessé d’être utilisé. Alors, découvrez sans plus attendre toutes les informations sur la terre crue.

Présentation de la Terre Crue

Une image contenant brique, bâtiment, pierre, matériau de construction Description générée automatiquementDescription  La terre crue est constituée d’une pâte ou d’une boue C’est un matériau minéral granulaire, composé de matière solide et liquide. Les matières solides sont principalement de l’argile, des graviers et du sable. Côté liquide, vous aurez de l’eau, des corps organiques et aussi des minéraux directement dissous dans cette eau. Enfin pour la matière gazeuse, nous retrouverons de l’azote, de l’oxygène, du gaz carbonique et d’autres gaz (hydrogène, méthane, etc). Toutes les terres ne peuvent pas être utilisée pour faire de la terre crue ! Il est nécessaire que la terre contienne un minimum d’argile pour pouvoir l’utiliser comme telle.Source image : Istockpohoto.com

Quelques chiffres clés  Voici certains chiffres à ne pas manquer :

 

Une image contenant ciel, nuage, plein air, bâtiment Description générée automatiquement1907 : L’année de la dernière construction en date de la Grande Mosquée de Djenné, située au Mali. Il s’agit du plus grand édifice au monde en terre crue (« banco »). Cela fait plus de 115 ans que ce monument existe avec une architecture toujours aussi splendide et surtout éco-responsable ! Cette utilisation de ce matériau lui a notamment permis d’être inscrit à la liste du patrimonial mondial de l’UNESCO en 1988.

800 : ce ne sont pas moins de 800 édifices pisés qui sont recensés dans la Métropole de Lyon.

8 : C’est le nombre de systèmes constructifs intégrant de la terre crue actuellement utilisés en France. Source image : Tripadvisor

ATTENTION ! Pour une parfaite utilisation de ce matériau, nous vous invitons à bien prendre en considération les freins suivants :

 

Résistance aux intempéries : C’est l’un de ses problèmes majeurs. La terre crue est sensible à l’eau. Sans une protection appropriée, elle peut se détériorer ou se déformer en présence excessive d’eau. Pour éviter ce risque, il faut mettre en place des mesures de protection adaptées comme des toitures surplombantes, des enduits ou encore des fondationspermettant d’éviter les remontés capillaires. Cela évitera les potentiels dommages causés par les intempéries !

 

Stabilité structurelleLa sécurité d’usage et de pérennité dans le temps est importante lors de vos projets en terre crue. Celle-ci peut toutefois être moins stable. Pour la stabiliser de la meilleure des façons possibles, il vous faut utiliser des techniques de construction appropriées telles que le pisé, le torchis, les BTC (briques de terre compressées), etc. Pour les découvrir, nous vous invitons à consulter le premier article qui vous a été partagé !

Exemples pour les BTC

  • BTC Stabilisées : Le matériau avec chaux (entre 3 et 6 %) peut être utilisé pour une façade ou un mur porteur.
  • BTC Non Stabilisées : Le matériau sans chaux doit être utilisé pour une façade ou un mur non porteur.

Réglementations : Pour la sécurité des usagers et des questions d’assurances, les systèmes constructifs doivent être évalués techniquement pour valider leur pérennité et leur durabilité dans le temps.

  • Si le système constructif est traditionnel, alors les matériaux et leur mise en œuvre doivent suivre le DTU (Document Technique Unifié) approprié.
  • Si le système constructif est considéré comme non traditionnel, plusieurs évaluations délivrées par la CCFAT/CSTB peuvent être pris en considération : AT (Attestations Techniques) / DTA (Dossier Technique Amiante) / ATEx(Appréciation Technique d’Expérimentation).
  • Les réglementations acoustiques et de sécurité incendie doivent également être prises en compte et dépendront des types de projets et de bâtiments.

Normes de construction : Dans certaines régions, les normes de construction du bâtiment peuvent ne pas être adaptées à l’utilisation de la terre crue. Il vous est important de vous familiariser avec les codes du bâtiment locaux et de consulter les autorités compétentes de votre région pour s’assurer que les techniques de construction en terre crue sont acceptées et conformes aux réglementations en vigueur.

Durabilité à long terme : Même s’il s’agit d’un matériau durable, il a besoin d’un entretien régulier pour maintenir sa qualité et sa durabilité ! Les revêtements de protection extérieurs et les enduits intérieurs doivent être entretenus périodiquement pour éviter la dégradation due aux intempéries, aux rayons UV et à d’autres facteurs environnementaux.

Durée de construction : La construction en terre crue peut prendre plus de temps que les autres méthodes de construction conventionnelles, car elle implique souvent des techniques de construction plus artisanales. La préparation et la mise en œuvre des murs en terre crue peuvent être un processus plus lent, nécessitant une attention minutieuse aux détails. Il est donc important de planifier en conséquence et de tenir compte du calendrier de construction lors de l’utilisation de la terre crue.

Main-d’oeuvre qualifiée : C’est le point le plus important à prendre en compte. La construction en terre crue nécessite une main d’oeuvre qualifiée et expérimentée pour garantir des résultats de qualité. Les techniques de construction en terre crue peuvent être spécifiques et nécessitent donc une formation appropriée pour être réalisées correctement. Il peut être judicieux et nécessaire de faire appel à des artisans spécialisés ou de suivre des formations spécifiques sur ces sujets pour maîtriser ces techniques.

En résumé, que devez-vous retenir ?

Grâce à cet article, vous avez désormais toutes les informations principales sur la terre crue ! Comme vous avez pu le constater, elle représente plusieurs avantages mais de nombreux freins sont tout de même à prendre en compte. Pour ne commettre aucune erreur potentielle, tous ces freins sont indispensables à comprendre et à éviter. De plus, il est important que vous vous renseigniez bien sur les éléments suivants dans votre région : Coût Disponibilité des matériaux Main-d’œuvre… Selon votre région, ces éléments peuvent variés. 

Découvrez, par ailleurs, un exemple magnifique, dans notre ville de Lyon : un immeuble entièrement pisé au cœur d’Ydéal ! Source de la vidéo  : OGIC Immobilier – Youtube

D’autres technologies et modes de fabrication se développent pour réintroduire les terres excavées dans des systèmes constructifs. Nous réaliserons un article sur ce sujet prochainement.

 

Nous remercions tout particulièrement Jérôme Henry, expert du collectif Almatere, pour son expérience et son aide sur le sujet. Vous pouvez trouver sa fiche de présentation dans l’onglet « Nous sommes » de notre site ! Nous serions ravis de partager vos projets, vos réalisations dans notre région. Si vous avez la moindre question sur le sujet, n’hésitez pas à contacter le collectif Almatere !

Retour à la terre…

Retour à la terre…

La terre est un matériau ancestral, utilisé depuis de nombreux siècles. Depuis, de nombreuses méthodes et techniques ont été développées et Almatere vous en parle :

Découvrez ci-dessous les détails de chaque technique :

  • La Bauge : Technique rurale en disparition que l’on retrouve dans le Bâti vernaculaire en Normandie, en Bretagne et en Vendée. La terre utilisée est dite argilo-limoneuse : plus grasse et plus collante que la terre classique. Ce qui permet un assemblage de mottes de terres directement sur le mur, sans coffrage.
 
  • Le Pisé : Présente plus particulièrement en région Auvergne-Rhône-Alpes, cette fois la terre utilisée est une terre argilo-graveleuse, donc non végétale. Après un coffrage et le montage du mur, la terre est tassée en couches successives à l’aide d’outils pneumatiques. Pour cette technique, il est primordial d’avoir très peu d’eau dans la matière. Lors du décoffrage, l’eau s’évapore et on obtient en résultat final un mur séché.  
 
  • L’Adobe : Brique de terre crue, elle n’a pas eu besoin d’être cuite au four puisque la terre est séchée directement à l’air. Constituées de terres argileuses et de fibres végétales, les briques sont souvent moulées à la main puis séchées à température ambiante. Cette technique est notamment utilisée en région toulousaine. Leur industrialisation se développe actuellement ! 

 

  • Le Torchis : Appliquée sur une structure de pans de bois (dits les colombes) et de lattes de plus petites tailles, cette technique est un mélange de terre argileuse fine et de pailles. On recouvre ensuite le tout de chaux. Dans l’Est et dans le Nord de la France, on utilise principalement ce procédé.

 

  • La Terre Coulée : Il s’agit d’une technique nouvelle assez proche du BPE. Cette fois-ci, la terre est coulée dans un coffrage, en état visqueux, puis est « vibrée » afin de permettre de chasser l’air et ainsi densifier le matériau.  

 

  • Dalle en sol : Elles peuvent être coulées, étalées ou compactées, mais également utilisées via un système de remplissage en terre foisonnée ou en torchis lourd ou léger.  

 

  • Enduit en Terre Crue : Essentiellement utilisée pour les murs ! Le concept est simple : les enduits de terre se composent d’un enduit de corps (mélange de terre et de paille) appliqué sur le mur (à la main ou à la taloche) puis d’un enduit de finition réalisé avec une lisseuse.

De la TERRE à la Lune ? Un savoir-faire à redécouvrir et industrialiser

 

Matériau naturel et sain, il apparaît comme idéal en écoconstruction et en perma architecture. Son Bilan carbone est minimum car non seulement la ressource est, en principe, locale mais aucune cuisson n’est nécessaire. De plus, la terre crue est recyclable à 100 %. N’émettant aucune substance toxique, elle permet même d’absorber les COV dans l’air. Enfin, une construction en terre crue a intrinsèquement un bon niveau de résistance au feu.

 

Un savoir-faire encore trop rare : construire / rénover en terre crue ne s’invente pas ! Il faut savoir que la terre crue doit être à l’abri de l’eau liquide afin de conserver la cohésion souhaitée. De ce fait, les murs extérieurs en terre crue sont donc montés sur des soubassements de pierres ou tout simplement en briques, eux-mêmes entourés d’un drain (tuyau qui sert à faire couler l’eau des sols trop humides) ou d’un revêtement perméable et revêtu d’un enduit respirant ainsi qu’une toiture bien étudiée. Sa mise en œuvre implique plus de temps qu’une construction traditionnelle.

 

Une isolation uniquement complémentaire : Elle a la particularité d’être dense, poreuse et est dotée d’une bonne inertie thermique. Dans le bâtiment, elle contribue à une régulation de l’humidité. En cas de canicule potentielle, elle permet un lissage des températures intérieures. Elle est d’ailleurs quasi-indispensable dans la rénovation de bâtis anciens dans lesquels la compatibilité entre les matériaux isolants et les matériaux des murs est très importante.

 

Concernant l’isolation thermique, la terre crue ne suffira pas. Les techniques de ré-isolation de ce matériau doivent être minutieusement choisies afin de conserver toutes les caractéristiques et la cohésion des murs en terre voulue.

 

Coût final de construction encore élevé : même si le matériau est accessible à faible (voire très faible) coût, l’analyse de la matière 1ère, le transport et la mise en œuvre viennent peser sur le prix de vente.

 

Prochainement, un nouvel article vous sera partagé concernant les types de terre et leurs caractéristiques. Si vous souhaitez avoir des informations complémentaires, n’hésitez pas à contacter Almatere !

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